District 9
Réalisateur:
Neill Blomkamp
Avec: Sharlto Copley, David
James...
Genre: Science fiction
Sortie: 16
Septembre 2009
L'histoire:
Un vaisseau extraterrestre "s'échoue" au-dessus de Johannesburg. Quand les hommes passent à l'attaque et découvrent des centaines de créatures mourrantes, ne sachant quoi en faire, ils les entassent dans un camps de réfugié. 28 ans plus tard, alors que le MNU (Multi-National United) décide de transférer les aliens dans un autre camp, les tensions se font de plus en plus fortes. Wikus van der Merwe, à la tête de l'opération, contracte un virus inconnu qui modifie son ADN.
La critique:
Il y a eu pas mal de
publicité autour de ce film mais le mystère reste entier car il est
difficile de savoir à quoi s'attendre, en tout cas il ne faut pas
trop se fier à la bande-annonce qui nous mène sur une fausse piste:
un film humains vs aliens. Il s'agit de bien plus que ça. Une
réécriture du genre fort agréable qui joue aussi sur la corde
sensible et pas seulement sur l'artillerie lourde! Pour une fois
l'action ne se passait pas aux usa avec fbi, cia et toute la
cavalerie...
District 9 est un petit bijou où les
"crevettes" (nom donné aux extraterrestres) nous semblent
plus humains que les hommes. Tourné comme un documentaire, le début
nous projette directement dans une atmosphère assez réaliste où
peur, excitation et fascination se mêlent. Les émotions sont à
fleur de peau dès les premières minutes et la compassion pour ces
créatures est omniprésente, impossible de ne pas se sentir
concerner par leur malheur. Leur physique est certes peu attirant
mais le réalisateur a su leur donné une humanité de par leur façon
de bouger, leur souffrance mais aussi leurs yeux (le reflet de l'âme
comme on dit...).
Ce qui caractérise le film, c'est
l'incertitude et la peur de l'inconnu, la réaction des hommes face à
ce qu'ils ne connaissent pas et ce qu'ils ne comprennent pas. Les
comportements inhumains nous renvoient à notre société et aux
comportements des gens, des dirigeants. Difficile de se sentir proche
de ces êtres seulement intéressés par la violence, les jeux de
pouvoir, la domination, l'argent, la gloire... Blomkamp fait de son
film une métaphore de l'histoire et de ses périodes les moins
reluisantes dominées par la cruauté des hommes et il est difficile
de ne pas voir des similarités avec l'apartheid, les camps de
concentration etc.
Une lueur d'espoir pointe son nez avec
l'anti-héros qui est à la tête de la mission "expulsion des
aliens", il apprendra par la manière forte ce que c'est qu'être
humain. L'acteur est génial, avec un accent à couper au couteau
(merci les sous-titres) qui donne un côté comique au personnage, il
incarne à merveille "le boulet", et l'on ne peut
s'empêcher de se demander ce qu'il fait là. Tout au long du film,
son personnage grandit, et pas une seule fausse note ne vient gâcher
son jeu. Il est le symbole de la race humaine qui s'est fourvoyée et
où les autres ne sont plus que des chiffres, transformés en objets,
chaire à canon, sans identité. Ironiquement les extraterrestres
sont plus humains que les hommes. Et c'est à travers "l'amitié"
avec une crevette que Wikus va (re)découvrir ce qu'il est.
Le
seul bémol au film pour les âme sensibles serait la violence . Car
que ce soit au niveau des bruitages ou des images (bien sanglantes),
il y a de quoi faire. Cependant, elle n'est pas gratuite et sert le
film. Etrangement, ce n'est pas cette violence là qui m'a le plus
dérangée, mais plutôt ce qu'on inflige aux crevettes: une nouvelle
identité imposée par la force avec des noms d'humains, le mépris
et la haine témoignés à maintes reprises, le rejet...
Je
recommande vivement le film parce qu'il nous invite à réfléchir à
plusieurs questions universelles et importantes, parce qu'on a le
souffle coupé du début à la fin et qu'on est scotché au siège
avec le coeur qui bat la chamade, parce que c'est quand même une
belle histoire...